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L’abus de confiance, un délit sévèrement sanctionné

L’abus de confiance est une infraction pénale qui consiste à détourner des fonds, des valeurs ou des biens qui ont été remis volontairement par la victime. Contrairement au vol, il n’y a pas eu soustraction, mais un usage frauduleux d’un bien obtenu légitimement.

L’auteur commet un abus de confiance s’il ne restitue pas le bien confié ou ne l’utilise pas conformément à l’usage prévu. C’est un délit qui est sévèrement puni par la loi.

Les sanctions pénales pour abus de confiance

Le code pénal prévoit jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 375 000 euros d’amende pour un abus de confiance simple. Les peines peuvent être alourdies selon certaines circonstances aggravantes. Par exemple, la peine maximale est portée à 7 ans de prison et 750 000 euros d’amende si la victime est une personne vulnérable ou si l’auteur exerce certaines professions.

Pour un notaire ou un huissier, l’abus de confiance est puni de 10 ans d’emprisonnement et 1 500 000 euros d’amende. Outre l’emprisonnement et l’amende, des peines complémentaires peuvent être prononcées comme l’interdiction d’exercer une activité professionnelle.

Bon à savoir : la tentative d’abus de confiance est punie des mêmes peines que l’infraction consommée. De plus, la complicité d’abus de confiance est sanctionnée comme l’auteur principal des faits.

Par exemple, Paul a remis 10 000 euros à Julie en lui faisant confiance pour acheter un véhicule d’occasion pour lui. Mais Julie détourne cet argent à son profit. Elle encourt jusqu’à 5 ans de prison et 375 000 euros d’amende pour cet abus de confiance.

Les recours de la victime d’un abus de confiance

Si vous êtes victime d’un abus de confiance, vous pouvez porter plainte auprès des services de police ou de gendarmerie ou directement auprès du procureur de la République. Vous disposez de 6 ans après la découverte de l’infraction pour porter plainte, avec une limite de 12 ans après les faits.

En vous constituant partie civile, vous pouvez demander réparation de votre préjudice en réclamant des dommages et intérêts. Le montant du bien détourné, le préjudice moral ou les frais de justice peuvent vous être versés si l’auteur est reconnu coupable.

Par exemple, dans notre cas précédent, Paul peut porter plainte contre Julie pour abus de confiance. En se constituant partie civile, il pourra réclamer le remboursement des 10 000 euros détournés ainsi qu’une somme supplémentaire au titre du préjudice moral.

L’abus de confiance dans le cadre professionnel

Certains professionnels comme les avocats, notaires ou experts-comptables peuvent commettre un abus de confiance en détournant des fonds qui leur ont été confiés. Par exemple, un comptable qui détourne l’argent d’une entreprise cliente sur son propre compte en banque.

Les sanctions sont alors aggravées en raison de la confiance accordée par la victime du fait de sa profession. Pour de tels abus de confiance, les peines encourues peuvent aller jusqu’à 10 ans de prison et 1 500 000 euros d’amende. En plus des sanctions pénales, des poursuites disciplinaires peuvent être engagées par l’ordre professionnel.

Prenons l’exemple de Maître Martin, notaire. Il gère la succession d’un de ses clients récemment décédé. Il détourne une partie de l’héritage qui revient aux enfants du défunt en le virant sur son propre compte. Cet abus de confiance par un officier public est sévèrement puni.

« Je ne m’attendais pas à ça de la part de mon notaire ! », témoigne Lise, l’une des filles du défunt. « Nous lui faisions entièrement confiance pour gérer la succession de notre père. C’est un véritable abus de confiance de sa part d’avoir détourné une partie de notre héritage. »

En somme, l’abus de confiance est sévèrement puni par la loi en raison de la trahison de la confiance placée par la victime en la personne qui détourne le bien. Même s’il n’y a pas eu vol, l’usage illégitime d’un bien confié reste un délit grave aux conséquences importantes.